Interview alumni : Sabrina ALAILI, acheteuse chez France Médias Monde

Interview alumni : Sabrina ALAILI, acheteuse chez France Médias Monde

Sabrina, passionnée par les relations humaines, a commencé ses études dans la psychologie avant de se tourner vers les achats. Aujourd’hui passionnée par son métier, elle nous parle des points communs entre ces deux domaines et son parcours depuis son entrée dans les études.


Bonjour Sabrina, peux-tu nous en dire davantage sur ton parcours ?

J’ai commencé par faire un baccalauréat Économique et Social. Quand j’étais au lycée, nous faisions beaucoup d’études de textes sur le surréalisme avec Freud, que ce soit en français ou en philosophie. Nous étudions l’interprétation des rêves, et cela m’intéressait beaucoup. De plus, je n’aimais pas forcément l’économie, mais j’étais plutôt attachée à l’humain et l’entraide. C’est donc tout naturellement que je me suis tournée vers des études de psychologie.

Mon souhait était d’intégrer l’université de Paris Descartes, mais j’ai commencé par faire une première année de licence de langue Littératures et Civilisations Étrangères, à la Sorbonne. Puis j’ai intégré la licence de psychologie à Paris Descartes, pour ensuite faire un master à Bordeaux, toujours en psychologie.

Pour le master 2, il faut choisir une spécialité et il y a une très grande sélection des établissements, car il y a très peu de places. Pour ma part, je souhaitais faire Psychologie clinique et pathologie, qui est la spécialité demandée bien qu’il n’y ait que 14 places. Je n’ai pas réussi à avoir ma place, c'est pourquoi j’ai fait une année sabbatique durant laquelle j’ai effectué un service civique avec la police.

Suite à cela, j’ai réalisé mon master 2 à Nanterre (Paris 12) et j’ai été diplômée en 2017. Malheureusement, le secteur de la psychologie est assez bouché, même après de longues études, car nous n’avons soi-disant pas assez d’expérience. J’ai donc entamé une phase de remise en question sur ce que je voulais faire de ma vie. Comme j’avais déjà un bac+5, il m’était assez simple de basculer sur une autre discipline.

Mon frère, connaissant l’ESAP et son directeur, m’a convaincu de passer un entretien afin de combiner psychologie et achats. En effet, ce sont deux domaines qui sont relativement liés, car en achats, nous répondons à une demande, tout comme en psychologie.


Comment s’est déroulée ton année à l’ESAP ?

Je suis très contente de mon année au sein de l’ESAP. Nous étions une petite promo de 8 personnes, ce qui permettait d’être tous proches les uns des autres et également de mieux connaître nos intervenants. Cette configuration m’a permis de passer une très belle année, tout en apprenant beaucoup par le professionnalisme des professeurs. 

Je ne regrette absolument pas d’avoir découvert les achats, car c’est un métier qui me correspond totalement. Mon parcours en psychologie m’a beaucoup apporté dans ce nouveau cursus, parce que nous pouvons retrouver des points communs sur les échanges, la communication, la négociation et tout l’aspect humain. Que ce soit des achats ou de la psycho, ce sont des disciplines très analytiques qui tournent autour des sciences humaines.

J’ai réalisé une année en alternance avec Eiffage, en achats d’énergies dans le secteur des travaux publics. 

Enfin, j’ai intégré le monde professionnel sans passer par le master 2, mais qui reste un de mes objectifs à réaliser dans quelques années.


Qu’est-ce que tu as fait suite à tes études ? 

À la suite de mes études, j’ai commencé à travailler, mais je n’avais pas de secteur d’activité de prédilection. J’ai donc commencé dans le public, en gestion de différents types d’achats. Ce poste en CDD m’a permis d’apprendre et surtout de découvrir les marchés publics.

Par la suite, j’ai été responsable de sourcing achats dans une start-up, Voltalis, qui propose des boîtiers permettant de faire des économies d’énergie. L’aspect RSE étant important pour moi, j’ai réussi à me retrouver dans cet emploi en CDD toujours.


Que fais-tu aujourd’hui ?

Aujourd’hui, je gère les achats de France Média Monde, en CDI depuis mai 2022.

Ce que je fais aujourd’hui correspond parfaitement à mes aspirations professionnelles, car je m’occupe de tous les segments d’achats (directs et indirects) en passant par la restauration, les agences de voyage, les réservations hôtelières, les prestations intellectuelles en informatique et développement…

Comme nous faisons de la production télé et radio, nous avons également beaucoup de matériel et de salles à gérer pour les journalistes. Ces achats ne s’arrêtent pas au niveau national, puisque nous avons une diffusion internationale, ce qui apporte par ailleurs une dimension pluriculturelle dans le métier.

Pour gérer tout cela, nous sommes une équipe de 6 personnes 

  • 1 responsable achats

  • 2 Acheteurs 

  • 1 gestionnaire achats

  • 1 juriste achats

Nous sommes rattachés directement à la direction générale pour tous les achats.


Qu’est-ce qui te plaît le plus dans ton métier ?

En tant qu’acheteuse, je suis autonome et j’apprends beaucoup de choses tant sur le plan technique qu’au niveau des outils utilisés par les équipes. Ce que j’aime par-dessus tout, c’est que chaque jour est différent, donc on ne s’ennuie jamais. De plus, j’ai toujours aimé les relations humaines et être à l’écoute. 

Enfin, le dernier point est que ce métier m’aide dans ma vie personnelle. En faisant du sourcing pour trouver des entreprises dans différents secteurs d’activités, cela me permet de mieux connaître les achats et de ce fait acheter les choses au meilleur prix tant dans ma vie pro que perso.


Quelle est ta plus grande difficulté dans ton métier ?

C’est hyper subjectif et propre à chacun, mais ma plus grande difficulté est de faire des présentations orales. Je n’ai jamais vraiment été à l’aise face à un public.

 

Qu'est-ce qu’un bon acheteur selon toi ?

Pour moi un bon acheteur, c’est une personne qui est à l’écoute et qui par la suite sait faire preuve d’un bon esprit d’analyse / esprit critique. Une fois cette phase d’analyse du besoin terminée, il faut être attentif et le retranscrire de manière fidèle.

De plus, la curiosité est un élément important, car cela permet d’en apprendre tous les jours.

Enfin, le dernier point serait la diplomatie. Il faut avoir un bon sens du relationnel, puisque c’est le cœur du métier. En cas de désaccord avec des contacts, que ce soit en interne ou en externe, il faut savoir prendre sur soi et d’autant plus quand il s’agit de négociation.


Des conseils à donner aux personnes qui souhaitent intégrer un service achat ?

Premièrement, il faut bien savoir quel secteur d’activité et quel segment d’achats vous intéresse et ce qui vous anime. Personnellement, j’ai eu la chance de pouvoir découvrir plusieurs postes dans des secteurs différents afin d’être aujourd'hui épanouie. Cependant, ce n’est pas toujours facile, une fois que nous sommes spécialisés dans un secteur ou un type d’achats, il est difficile d’en sortir. Ce que je veux dire derrière tout ça, c’est qu’il ne faut pas se précipiter et trouver un emploi pour avoir un emploi, mais être sûr que celui-ci correspond à vos attentes.

Deuxièmement, je conseillerais de ne pas commencer dans le secteur public, même si cela reste intéressant. Je suis partie dès le début dans le public pur et dur, et je me suis rendue compte que l’organisation est moins bonne que dans le privé. Cela est donc moins formateur et ne permet pas d’acquérir toutes les compétences.

Enfin, dernier conseil, qui est lié au précédent, pour évoluer et acquérir des compétences dans différents domaines, le mieux est d’intégrer une agence de consulting. Cela permet de travailler dans des secteurs d’activités différents et découvrir ce qui peut vous plaire quand vous ne savez pas quoi faire, comme moi auparavant.

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