Interview alumni : Nadège BERSON, Acheteuse stratégique
Après des années au sein d’une papeterie, et différents postes endossés, Nadège a souhaité reprendre ses études afin de monter en compétences dans les achats. Un choix pas si facile, et pourtant elle a sauté le pas pour 2 années de master à l’ESAP. Elle nous livre aujourd’hui son retour sur cette expérience et ses conseils pour les personnes qui souhaiteraient retourner sur les bancs de l’école. Pour en savoir plus, on vous laisse découvrir cette interview.
Bonjour Nadège, peux-tu nous en dire davantage sur ton parcours ?
J’ai commencé mes études en faisant un BTS secrétariat commercial bilingue anglais. À la suite de l’obtention de ce premier diplôme, je suis directement rentrée dans le milieu de l’industrie en tant qu’assistante de direction dans une papeterie qui appartenait au groupe Lafarge. C’est une société française qui conçoit des matériaux de construction, et nous gérions l'industrie lourde pour la fabrication de feuilles afin de faire des plaques de plâtre.
Par la suite, toujours dans la même société, j’ai évolué professionnellement en devenant assistante polyvalente de production, car j’avais besoin de découvrir autre chose et éveiller ma curiosité. Après quelques années en CDI, je suis devenue auditrice interne pour la norme ISO9001 et j’étais en charge d’échanger avec les différents services de la société. Par cette expérience, j'ai mis un pied dans le monde des achats et je suis devenue assistante achats dans le service des achats généraux.
Au bout d’une quinzaine d’années dans la même entreprise, je souhaitais évoluer et devenir acheteuse, en me formant dans le domaine. Il faut savoir que toutes les compétences que j’avais jusque-là étaient acquises en autodidacte. Cette demande personnelle rejoignait également une attente de ma hiérarchie. Pour cela, ils m'ont offert l’occasion de me former dans l’organisme de mon choix.
C’est à ce moment-là que j’ai rejoint l’ESAP en master 1 - Acheteur Leader / Responsable des Achats. J’étais donc en poste en CDI et en formation en même temps. Malheureusement, la crise de la covid-19 a impacté l’activité de l’entreprise et la papeterie a du fermée ses portes définitivement. Je n’avais alors plus d’entreprise pour mettre à profit mes nouvelles compétences à la fin de cette année d’étude.
C’est alors que deux solutions s’offraient à moi, soit je trouvais une nouvelle entreprise afin de travailler, soit je continuais mes études en master 2 en alternance. Après discussion avec le directeur régional CDAF, les entreprises étaient encore trop frileuses à l’embauche suite à la crise et j’ai de ce fait décidé de poursuivre mes études.
Je me suis donc mise à la recherche d’une entreprise afin de signer un contrat de professionnalisation pour mon master 2, et je souhaitais continuer à travailler dans une papeterie. J’ai donc intégré, en tant qu’acheteuse technique, la société Smurfit Kappa, papeterie spécialisée dans les emballages.
Pourquoi avoir choisi l’ESAP ? Comment se sont déroulées tes années à l’ESAP ?
J’ai choisi d’intégrer l’ESAP, qui est une école reconnue dans son domaine : Les Achats. Je pense que l’ESAP a fait ses preuves et je souhaitais intégrer un établissement avec des petites classes. Le fait d’intégrer ce type de structure me permettait d’être plus à l’aise, car je suis, ou du moins, j'étais très introvertie. En étant en petit comité, cela m’a permis de devenir soudée avec le reste de la promotion et favoriser l’entraide.
De plus, ce qui est très appréciable, c’est d’avoir des intervenants qualifiés qui eux-mêmes ont été ou sont acheteurs, responsable ou encore directeur achats.
En ayant une bonne promotion et des bons intervenants, cela privilégie les échanges d’expériences et nous pouvons facilement poser des questions. Ces échanges sont alors plus concrets, et chaque étudiant peut compléter en fonction de son expertise et son domaine d’achats.
Enfin, il faut quand même savoir que reprendre ses études demande beaucoup de travail personnel, notamment avec la réalisation du mémoire. Au début, je me suis posé beaucoup de questions… Avec mon âge, je me suis dit que ça n’allait pas être simple, mais je n’ai aucun regret, car c’était deux belles années au sein de l’ESAP. Si je devais signer pour refaire la même expérience, je foncerais tête baissée.
Quel est le métier d’acheteuse stratégique ? Quelles sont tes missions ?
Depuis le 4 janvier 2023, je suis acheteuse stratégique chez AGAP2, un cabinet d’ingénierie et de consulting pour qui je réalise des missions chez Dassault aviation. Ce poste m’est attribué aujourd’hui, et cela est possible uniquement du fait que j’ai poursuivi mes études en master 2, puisqu’il fallait impérativement un bac+5 pour obtenir le poste.
Mes missions au quotidien sont de :
Présélectionner dans le panel les fournisseurs qualifiés que je vais consulter
Préparer et diffuser le dossier de consultation
Négocier les offres et les délais avec le fournisseur
Modifier les contrats dans le système d’information (ERP)
Transmettre les commandes aux approvisionneurs qui prennent le relais
Qu’est-ce qui te plaît le plus dans ton métier et a contrario quelle est la plus grande difficulté que tu as rencontrée ?
J’ai beaucoup apprécié le fait de travailler la définition et l’analyse des besoins pour tous les types d’achats que ce soit. J’aime particulièrement le partage et la discussion pour répondre à une attente. Selon-moi, les relations humaines, qu’elles soient avec les fournisseurs ou en interne, sont le fondement du métier d’acheteur et demande une capacité à communiquer au sens large.
En ce qui concerne une difficulté, je dirai peut-être l’aspect négociation. En tant qu’acheteur•se nous avons tous eu, un jour, des difficultés à atteindre un objectif et cela apporte une frustration suite à ce petit échec.
Qu'est-ce qu’un bon acheteur selon toi ?
Pour moi, un bon acheteur est une personne qui a une part de curiosité. Il faut constamment être en veille afin de s’ouvrir à ce qu’il se passe sur les différents marchés et dans l’actualité.
Un bon acheteur est aussi une personne qui sait s’ouvrir aux autres et communiquer au sens large dans le but d'analyser et répondre à un besoin, comme je le disais précédemment.
Cette curiosité et ce sens du relationnel permettront de vous intéresser au mieux à tous les acteurs autour d’un projet, que ce soit vos fournisseurs ou votre hiérarchie. Il est impossible d’imaginer un acheteur dans son coin, car la communication est la base de ce métier.
Un conseil à donner aux personnes qui souhaitent reprendre leurs études ?
N’ayez aucune crainte ! J’ai plusieurs personnes qui m’ont contacté parce qu'elles avaient peur de cumuler un CDI et la reprise d’étude, mais c’est largement faisable.
Pour moi qui ai vécu les 2 situations, que ce soit en emploi ou en alternance, je ne vais pas cacher, qu’il est plus simple de le faire en alternance. En étant en emploi, les amplitudes horaires sont plus larges, après libre à vous de négocier avec votre hiérarchie pour avoir plus de temps libre. En-tout-cas, il ne faut pas que ce soit un frein à votre reprise d’études, car cela vaut vraiment la peine d’être vécu pour monter en compétences.
Pour ma part, mon passage à l’ESAP a été une très belle expérience, qui m’a permis d’évoluer tant sur l’aspect personnel que professionnel. Les travaux pratiques concrets de l’ESAP m’ont permis de me révéler et je suis désormais plus à l’aise et plus riche à tous les niveaux.
