Interview alumni : Emeline Roze Lacourte, Directrice achats

Émeline, maman de deux enfants, a souhaité reprendre ses études pour acquérir de nouvelles connaissances et compétences dans le domaine des achats. Pourtant partie pour faire des études de journalisme et de droit au départ, elle est épanouie dans ce nouveau choix et nous transmet sa passion ainsi que son sourire lors de cette interview.

Bonjour Émeline, peux-tu nous en dire davantage sur ton parcours ?

Pour faire court, après le baccalauréat, je ne savais pas trop quoi faire. Mon choix se portait sur le journalisme ou le droit pour m’orienter ensuite dans le notariat.

À la fin de mes études, j’ai intégré la société immobilière Grand Hainaut, qui est un bailleur social.

Au sein de cette société, j’ai eu plusieurs opportunités professionnelles qui m’ont permis de découvrir différents métiers et notamment les marchés publics pendant environ 6 ans. 

Au bout de quelques années au sein du service marchés, j’ai commencé à m’intéresser aux achats. J’ai également eu l’opportunité de participer à des groupes de travail sur le sujet. Le monde des bailleurs sociaux s’ouvre de plus en plus aux achats.

Accompagnée par ma hiérarchie, j’ai souhaité reprendre mes études. Pour cela, je cherchais une formation afin d’acquérir plus de connaissances dans le domaine des achats privés. 

J’ai toujours aimé les études, j’aime découvrir de nouvelles choses que ce soit dans ma vie perso ou pro. Ayant fait le tour de mon poste, c'était l’occasion de me lancer dans une nouvelle aventure.

Comment s’est déroulée ton année à l’ESAP ?

C’était une très bonne expérience, je conseille fortement de faire une poursuite d’études à l’ESAP pour celles et ceux qui se posent la question. Même si le rythme est soutenu et prenant, car il faut allier études, travail et vie de famille avec deux enfants. Cette expérience vaut largement le coup !

Ce qui est intéressant, c’est aussi de se retrouver avec des personnes d’horizons différents, plus jeunes en alternance qui démarrent leur carrière, moins jeunes en reconversion ou, comme moi, qui souhaitent développer leurs connaissances. Chacun apporte des points de vue et des expériences différentes, ce qui fait la force des échanges au quotidien.

J’ai eu la chance de pouvoir suivre cette formation sur mon temps de travail entre 4 et 5 jours par mois. Même si cela demande beaucoup d’investissement, je n’ai jamais vécu ça comme une contrainte.

Enfin, cette année m’a beaucoup apporté tant sur le plan théorique que pratique, grâce aux modules ainsi que les intervenants diversifiés, concrets et professionnels. On nous explique la théorie et nous mettons très rapidement nos connaissances en pratique, notamment lors d’ateliers ludiques. Ce sont des moyens d’apprendre que je trouve intéressant, car en passant par le jeu, nous apprenons plus facilement des choses que nous n’arrivions pas forcément à assimiler.

Est-ce que la reprise de tes études t’a permis d’évoluer professionnellement ?

Parallèlement à cette reprise d’études, j'ai été nommée directrice achats, ce qui relevait d’un beau challenge pour moi. Cette formation m’a permis de me rassurer, de devenir plus autonome sur les techniques d’achats.

J’ai découvert plusieurs outils qui me permettent aujourd’hui de mettre en place des stratégies au sein de l’entreprise ou plus largement pour les missions dont je suis également achats au niveau régional au sein de PETRAM ou national au sein de HABITAT EN REGION des structures qui regroupent plusieurs bailleurs sociaux.

Comment se déroule une journée de travail ?

Aucune journée ne se ressemble, puisque j’ai différentes missions autour du sourcing, des contrats et des marchés publics.

Je gère aujourd’hui une équipe de 13 personnes. Mon objectif est de faire avancer au maximum les différents projets qui sont en cours sur la stratégie de sourcing, l’amélioration des échanges internes et externes sur les thématiques achats et de rendre notre société attractive.

Qu’est-ce qui te plaît le plus dans ton métier et a contrario, quelle est la plus grande difficulté que tu rencontres ?

Ce qui me plaît le plus est de ne pas avoir de routine, comme je le disais, aucune journée ne se ressemble. La thématique des achats est quelque chose que je ne connaissais pas il y a quelques années et que je trouve très diversifiée. Nous pouvons en effet mettre en place différentes stratégies, ce qui demande d’être curieux pour chacun des dossiers que nous suivons.

Ce qui est intéressant, c’est que nous nous occupons de tous les types d’achats au sein de l’entreprise, tant sur la partie informatique, financière, ou encore sur notre secteur d’activité principal lié aux bâtiments et aux travaux.

En revanche, les limites auxquelles je fais fasse le plus souvent concernent le  manque d’adéquation entre les outils informatiques et/ou les procédures comptables avec la flexibilité que devrait permettre la fonction achat. La résistance au changement est aussi un frein quotidien.

Qu'est-ce qu’un bon acheteur selon toi ?

Un bon acheteur, c’est une personne qui a une ouverture d’esprit, qui est curieuse, qui sait s’interroger au quotidien et travailler en équipe. Ces qualités permettent de ne pas entrer dans le cercle vicieux du “on a toujours fait comme ça” et de se poser les bonnes questions.

Un conseil à donner aux personnes qui souhaitent intégrer un service achats ?

Mon conseil serait applicable autant pour les jeunes que les moins jeunes. Il est important de rester ouvert, car nous ne savons pas tout en sortant de l’école. Encore plein de choses restent à apprendre sur le terrain, tout en développant et en renforçant nos compétences et nos connaissances.

Il est impossible d’avoir réponse à tout, nous restons un service support au service opérationnel.

Enfin, dernier point, ne jamais se dire que la responsabilité pèse sur un fournisseur ou un collègue, il faut garder de bonnes relations partenariales et prendre du recul. Les responsabilités sont bien souvent partagées. Nous avons tous un rôle à jouer dans nos échanges professionnels.