Interview alumni : Aurélie NSIKULU TSHIBAKA, Acheteuse senior

Interview alumni : Aurélie NSIKULU TSHIBAKA, Acheteuse senior

Aurélie a fait son début de carrière dans le marketing avant de reprendre ses études et de faire carrière dans les achats. Une expérience enrichissante, qui lui permet de satisfaire sa curiosité et son goût d’apprendre. Désormais, acheteuse senior chez Alstom en CDI, elle nous livre son parcours et son retour d’expérience sur le métier.


Bonjour Aurélie, peux-tu nous en dire davantage sur ton parcours ?

J’ai commencé mes études par un baccalauréat littéraire option mathématique. Suite à cela, j’ai toujours voulu partir dans le marketing, c’était une vocation. J’ai, de ce fait, réalisé une licence puis un master marketing en région parisienne. J’ai validé mon master 1, et suis ensuite entrée dans la vie professionnelle.

J’ai été pendant plusieurs années assistante marketing dans différentes entreprises. Après un certain temps, j’ai voulu remettre en question mon parcours et reprendre les études afin d’avoir une légitimité dans les achats et de devenir cheffe de produit acheteuse.

J’ai alors demandé une revalorisation salariale en fonction du poste qui m’était proposé, mais mes qualifications ne correspondaient pas. Je suis par la suite devenue maman, et j’ai repris mes études au sein de l’ESAP.

J’ai intégré la formation de manager des achats internationaux en alternance, avec un contrat de professionnalisation chez Faurecia, dans le secteur de l’automobile.

Il n’est pas toujours évident de reprendre ses études après plusieurs années de salariat. Pourquoi avoir fait le choix de reprendre tes études ?

En vue de mes expériences professionnelles, j’avais déjà goûté aux achats et je souhaitais suivre une formation théorique et être diplômée afin de pouvoir postuler à des offres d’emploi et correspondre aux attentes des employeurs. De plus, pour ma fierté personnelle, je souhaitais obtenir un master 2 dans le but d'acquérir des compétences et compléter mes acquis pratiques. C’était l’occasion, pour moi, d’ajouter une corde à mon arc, en découvrant de nouveaux outils pour exceller dans mon métier.

Comment se sont déroulées tes années à l’ESAP ?

Ces deux années au sein de l’ESAP étaient intenses, car il fallait mêler vie professionnelle en entreprise, vie étudiante et vie personnelle / de famille. J’avais un rythme en alternance, avec 3 jours d’entreprise et 3 jours d’école par semaine. 

Malgré cette difficulté, j’ai beaucoup apprécié mes études qui m’ont permis de me dépasser personnellement. Quand on reprend ses études, on appréhende un peu, mais l’ESAP instaure un cadre d’accompagnement et propose des cours avec des intervenants qualifiés !

Est-ce que la reprise de tes études t’a permis d’évoluer professionnellement ?

Bien sûr que la reprise d’études permet d’évoluer et d’apprendre énormément ! D’autant plus que je suis un vrai caméléon et que j’arrive à m'adapter très facilement. Une fois diplômée, et après 2 mois de vacances, j’ai trouvé très rapidement un emploi en tant que consultante achat. Je suis restée 3 ans à ce poste, et je viens récemment de devenir acheteuse senior chez Alstom en CDI.

Comment se déroule une journée de travail ?

Une journée de travail en tant qu’acheteuse senior, c’est beaucoup de réunions avec les différents acteurs (fournisseurs, service méthodes, ingénieurs, …).

Je suis basée à Crespin, chez Alstom, une entreprise ferroviaire française. Nous sommes une équipe de 9 personnes, et nous avons chacun une spécialité (câblage, module mécanique, revêtement de sol, …).

Personnellement, je suis responsable de la partie Eurotunnel, pour la rénovation de trains. Les projets que nous menons sont des projets sur le long terme. Pour donner un exemple, le projet actuel a démarré en 2020 et sera livré en 2027/28.

Les projets prennent du temps, puisque nous avons une première phase de chiffrage, nous consultons ensuite nos fournisseurs, puis nous devons faire un retour au client. Par la suite, un budget est alloué à chaque secteur de rénovation. C’est quelque chose de difficile, surtout pendant la période actuelle, où aucun fournisseur ne peut s’engager au-delà de 6 mois, car les prix fluctuent trop rapidement. 

Une fois les négociations obtenues avec les fournisseurs, nous rentrons dans la phase de projet et nous suivons les risques financiers, le respect des délais de livraison et la qualité des produits. Pour cela, nous sommes en lien avec tous les services, afin de mener à bien ce projet.


Qu’est-ce qui te plaît le plus dans ton métier ?

J’ai toujours soif d’apprendre, j’ai eu l’occasion dans ma carrière de découvrir différents secteurs d’activités (agroalimentaire, parfumerie, pompe à chaleur, automobile, …) et ils m’ont tous permis d’ajouter une corde à mon arc.

J’aime beaucoup mon métier, car il me permet d’apprendre continuellement, et je suis très curieuse, que ce soit dans mon quotidien ou dans ma vie d’acheteuse. J’ai soif d’apprendre dans différents domaines, c’est aussi l’une des raisons pour lesquelles j’aime être au centre des différents services.


Quelle est ta plus grande difficulté dans ton métier ?

J’aime beaucoup mon métier, mais la plus grande difficulté est la grosse charge de travail. En étant au milieu de tous les services, il faut penser à tout et avoir une bonne organisation.

C’est pourquoi je fais toujours des PDCA (Plan Do Check Act) pour savoir ce que je dois faire. De plus, je réalise quotidiennement une To do list la veille pour la journée du lendemain.

Qu'est-ce qu’un bon acheteur selon toi ?

Un bon acheteur, c’est une personne curieuse et qui a envie d’apprendre quotidiennement ! On ne demande pas à ce que chaque acheteur soit expert dans tous les domaines, même s’il faut avoir de la technique, mais l’envie d’apprendre est primordiale.

Il faut également savoir prendre des décisions, discuter et être tourné vers les autres. L’objectif d’un acheteur est de répondre à un besoin, qu’il faut comprendre lors d’un échange, et il faut avoir envie d’aider les autres afin d’obtenir ce que l’on veut.


Un conseil à donner aux personnes qui souhaitent intégrer un service achats ?

Bon courage ! (rires)

Non, ce n’est pas un métier complexe, il faut juste être passionné ! Il est nécessaire d’avoir une notion des chiffres et également un attrait pour les relations humaines. Cela permet d’échanger avec les différents acteurs et d’en apprendre chaque jour.

Dans mon cas, étant dans le secteur ferroviaire, il y a forcément des termes et des normes que je ne connaissais pas, et c’est en échangeant avec les techniciens que j’ai appris davantage. Cela me permet aujourd'hui d’être plus légitime lors d’échanges avec des fournisseurs. En ayant des connaissances, nous avons tous les tenants et aboutissants qui permettent une bonne négociation, en toute humilité.

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